Pendant des années, pour mon anniversaire et aussi pour la fête des mères, j’organisais moi-même les partys. C’était normal, les enfants étaient petits. Ils étaient heureux de souligner ces événements-là avec moi, pour moi, mais, ils n’en avaient pas les ressources. Il était donc tout à fait correct que je m’occupe de tout moi- même. Donc, je décidais du moment, des breuvages, du menu et, la plupart du temps, je me passais de cadeau.
Et les années ont passé et mes enfants ont continué à attendre que je décide, que j’organise et que je fasse.
A l’approche de mes 50 ans, mes deux grands étaient devenus des adultes, ils travaillaient, ils savaient cuisiner (un peu), mais, ils attendaient quand même que, A et moi, l’on décide, que l’on organise et que l’on fasse. Le moment venu, ils se pointaient immanquablement les mains vides alors que pourtant, cela faisait longtemps qu’ils ne buvaient plus de punch aux fruits. Je me disais qu'ils auraient peut-être pu nous aider à préparer la soirée? Ou ils auraient pu, à tout le moins participer aux frais du repas et du vin, à défaut de participer avec leurs méninges et leurs bras, non? Mais non, ils arrivaient et s’installaient à table attendant d’être servis alors que c’était moi que l’on devait fêter.
J’ai donc décidé que c' était fini, j’en avais assez. Je ne préparerais plus mon propre anniversaire ou la fête des mères et que, si mes enfants voulaient me fêter, il n’avaient qu’à organiser le truc, moi je ne voulais plus m’extenuer à tout faire.
J’ai décidé que, finalement, le plus beau cadeau d’anniversaire, ou de fête des mères que je pouvais me faire, était de ne rien faire, justement. Donc, nous n’avons rien décidé, rien organisé et rien fait. Mon anniversaire est arrivé et les enfants ont réalisé qu’il n’y avait pas de réception, de grosse bouffe bien arrosée, il n’y avait rien. J’allais avoir 50 ans et cela passerait inaperçu.
Alors, à la toute dernière minute, ils se sont mobilisés et ont organisé une célébration instantanée sur notre petite terrasse. On a mangé des burgers sur le BBQ, on a bu de la bière, on a ri. On s’est amusés.
Mon message a été entendu et, depuis, c’est eux qui décident, qui organisent et qui font.
C’est ainsi que pour mes 51 ans, nous sommes allés au restaurant. Ma fille et son copain nous ont invités chez Ottavio, un endroit dont j’espérais faire la découverte depuis des mois. Il faut dire que, de un, un restaurant de bouffe italienne avec une cuisine dédiée pour le sans gluten, il faut le faire et de deux, pour une italienne dans l’âme comme moi, c’était le paradis.
J’ai été traitée en reine, j’ai un cadeau sublime et… J’ai découvert les arancini. Un délice absolument extraordinaire. Si vous faites du risotto un jour, assurez-vous d’en faire plus que ce dont vous avez besoin, il faut absolument qu’il vous en reste pour en faire!
Je profite de cette tribune pour remercier ma mère qui n’est plus mais qui reste vivante dans mes souvenirs, dans mon cœur et dans tout ce que je suis aujourd’hui. Il n’existe pas une seule cellule qui ne soit imprégnée d’elle, pas un chromosome en moi ou elle ne vit pas.
J’espère que j’aurai réussi ce tour de force auprès de mes propres enfants et qu’ils me garderont toujours près d’eux aujourd’hui et même après.
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