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Mon voyage en Gaspésie

Photo du rédacteur: Marie-Josée RiendeauMarie-Josée Riendeau

La quête au bar rayé ou le retour d'un plaisir oublié

Lundi 27 septembre, Gaspé…


Bien que nous soyons arrivées samedi soir, j’ai l'impression que ce n'est qu'aujourd'hui que débute réellement mes vacances. Hier, je crois que nous nous reposions du long trajet qui nous a amenées ici, tout en nous installant dans cette maison qui sera la nôtre pour quelques jours.


C'est ce matin donc, avec mon nouvel équipement de pêche, que commencait ma quête au bar rayé. J’ai fait quelques lancés, je me suis déplacée, j’ai marché, relancé… Bref rien, pas même une touche. je réessaierai plus tard aujourd’hui, à marée basse.


Dans quelques heures nous irons à Percé parce que, évidemment, on ne peut se permettre d’aller en Gaspésie sans aller admirer le rocher qui donne son nom à cette réputée ville. Nous en profiterons pour monter au belvédère pour admirer l’immensité du fleuve. À moins, bien sûr, que je laisse ce plaisir à mes deux amies afin d’aller taquiner le maquereau qui, m’a dit un expert, serait au rendez-vous au quai de Percé.

À voir….


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Mardi, 28 septembre, Seal Cove


Ce matin, c’est sans grande conviction que je suis descendue à la plage pour tenter quelques lancés. Deux raisons alimentaient ce manque de foi; d’une part je m’étais laissée dormir ce matin et donc l’heure n’était plus propice à la pêche et, d’autre part, le marnage était de faible amplitude et m’offrait donc peu de chance d’accomplir ma quête. Les conditions seront beaucoup plus favorables ce soir, à la prochaine marée haute. Quoiqu’il en soit, je me suis tout de même exécutée, profitant de cette mer d’un calme désarmant.


Je n’ai pas pêché longtemps. C’était peine perdue. Je me suis assise sur un tronc d’arbre abandonné par les marées et j’ai regardé au loin, la nature, la vie.


Des phoques nageaient devant moi, exécutant comme une danse, les uns éloignés des autres, plongeant parfois dans la mer pour ressortir plusieurs mètres plus loin. Quelques oiseaux marins participaient aussi à cette chorégraphie qui semblait n’être que pour moi.


Aujourd’hui nous irons à la plage à Haldimand et, si le soleil veut bien être de la partie, peut-être que je me risquerai à me baigner quelques minutes.


Et, pour ceux qui se demandent si j’ai accompagné mes copines en haut du Mont-St-Anne hier, je vous laisse des photos en réponse.

À demain!



Mercredi, 29 septembre, Seal Cove


Jour 4 de ma quête au bar rayé. Il ne reste plus que trois jours pour atteindre mon but et ce, en comptant aujourd’hui puisque mous reprendrons la route tôt, samedi matin.


Il fait très froid en ce début de journée, froid, humide et nuageux. Mais ce n’est pas un climat difficile qui me retiendra au lit cette fois.


Dégageant un charme fou avec mon jogging, mes bottes de pluie et mon vieux coupe-vent, je suis descendue à la plage, armée de ma canne à pêche. Forte et confiante suite aux tutos que j’ai regardés hier soir avant de m’endormir, c’est avec confiance que je me suis attaquée à la mer afin de lui dérober un trésor à nageoires. Mais, après quelques lancés, je réalise que ma ligne n’atteint pas l’objectif que je lui fixe, elle semble s’accrocher dans un noeud, dans mon moulinet. Cela me rappelle alors mes péripéties de la veille. En effet, lors de ma sortie au soleil couchant et sous la pluie, j’avais rafistolé mon fil qui s’était entortillé sur lui-même en le coupant et en le raboutant solidement. Je n’avais simplement pas pensé au fait que mon fil ne se déroulerait plus aussi bien. Je tente encore quelques coups mais ma ligne s’arrête toujours au même endroit. Je décide donc de tout coupé et de remonter ma canne. Se faisant je remarque que mon leurre est très abîmé, c’est vrai qu’il a beaucoup servi dans les derniers jours, je le change donc.

5 minutes plus tard me revoilà, avec une ligne fonctionnelle et je relance; une fois, puis deux, puis... Merde mon leurre s’est coincé entre deux roches. Je tire, je bouge, je ramène et... CLAC! Le fils se coupe et voilà j’ai perdu mon leurre. Qu’à cela ne tienne ! Je remonte ma ligne en y mettant mon dernier leurre à bar. Je le lance et, le leurre se détache et s’envole au loin. J’avais mal noué le fil, semble-t-il. Mon escapade de ce matin s’arrêtera donc là…


Aujourd’hui, les filles vont aller voire une petite boulangerie à Gaspé pendant que moi, je vais aller voir mon ami au magasin de chasse et pêche pour me réapprovisionner et peut-être, aussi, lui demander quelques conseils.


Plus tard c’est au parc Forillon que nous irons. Les filles marcheront et moi, et bien devinez? J’irai taquiner le maquereau au quai de Grande-Graves.

La suite demain!



Jeudi, 30 septembre, Seal Cove


Il pleut aujourd’hui, et pas qu’un peu. La mer est si déchaînée sous cette pluie que même les oiseaux marins ont décidé de l’abandonner. Seul mon ami le phoque nage toujours à son endroit préféré en regardant vers la grève comme s’il se demandait où était bien passé cet étrange animal sur deux pattes tenant un bâton et qu’il observe depuis quelques jours. Parce que, non, je ne suis pas allée pêcher aujourd’hui. Non pas à cause de cette pluie abondante mais plutôt à cause de cette eau beaucoup trop agitée pour me permettre de contrôler la danse de mon leurre. C’est donc une journée chalet où chacune de nous vaquons à différentes activités, chacune dans notre petit coin douillet.


Alors comme je n’ai rien de merveilleux à vous raconter sur ma journée d’aujourd’hui, je vais faire un petit retour sur celle d’hier…


En fin d'avant-midi, nous sommes allées à Gaspé où j'ai acheté de nouveaux leurres. J’en ai aussi profité pour m'informer sur les meilleurs endroits pour pêcher le bar. Quelle ne fût pas ma déception d’apprendre que non seulement la haute saison était loin derrière mais que, de plus, il n'était pas aisé d’en attraper à partir de la grève, contrairement à ce que l'on m'avait dit. Alors, soit le jeune homme n’y connaissait rien, soit les chances de mener ma quête étaient minces, voir même, nulles. Je me suis consolée en me disant que dans l’après-midi, je serais au quai pour pêcher le maquereau.


Tel que prévu, deux heures plus tard, j’étais sur le superbe quai de Grande-Grave avec ma petite canne à pêche pendant que les filles marchaient vers Le Bout du Monde.


J’ai pêché sans arrêt pendant plus d’une heure sans avoir la moindre touche. J’ai donc décidé de prendre ma pause déjeuner. Assise sur une chaise de plage rouge, j’ai dévoré mon sandwich poulet peri-peri et avocat en sirotant une bonne Glutenberg fraîche. La vue était sublime et, comme j’étais un peu découragée de mes piètres performances de pêcheur, je suis restée longtemps à admirer le paysage avant de regagner le quai.


Lorsque j’y suis retournée, il n’y avait plus personne, comme si on m’envoyait le message que ça ne valait même plus la peine d’essayer. Choisissant d’ignorer cet avertissement silencieux, j’ai lancé ma ligne à l’eau. Je n’avais, de toute manière, rien à perdre et du temps à tuer puisque mes amies ne reviendraient me rejoindre que dans une bonne heure. Il m’a fallu à peine quelques minutes pour attraper mon premier maquereau à vie. Je jubilais. Je jubilais pas mal moins lorsque mon moulinet s’est brisé deux lancers plus tard… Heureusement pour moi, j’avais apporté ma grosse canne, bien que moins malléable et beaucoup trop lourde, elle allait faire l’affaire pour le moment. Le temps de m’habituer à pratiquer ce type de pêche avec cette canne, c'est -à -dire, une heure, mes amies revenaient de leur balade toute émerveillées par ce qu’elles avaient vues. Ma journée de pêche était terminée et j’ai remballé mon gréement mais non sans avoir réussi à prendre un deuxième maquereau.


Hier soir, avant notre fabuleuse raclette, nous avons dégusté une superbe entrée de maquereau à la moutarde de Dijon et au sirop d’érable qui était savoureux.


Demain le temps s’annonce un peu plus clément et je compte bien faire une ultime tentative pour accomplir mon impossible quête.

Je vous en reparle…


Vendredi, 1er octobre, Seal Cove


Je me suis levée tard, 8h15, avec l’esprit embrumée par les relaxants musculaires pris la veille. J’ai pris mon café en me demandant si j’allais lancer ma ligne à l’eau ou non, mon épaule me faisant encore un peu mal. Le soleil tentait de percer la couche de nuage et le mercure poussait pour atteindre les 9 degrés Celsius. La mer était belle et semblait m’appeler sur sa rive. Après tout, c’était ma dernière chance.


Je suis donc descendu par cet imitation d’escalier qui m’est devenue familière maintenant afin de regagner la grève, munie de ma canne à pêche. Le phoque m’attendait me fixant de ces petits yeux ronds. Je n’ai fait que quelques lancers. Je préférerais m’imprégner des images, de l’odeur et du vent.


Finalement, j’ai dit au revoir à mon ami et suis retourné au chalet où j’ai rejoint les filles pour notre sortie du jour. À l’agenda aujourd’hui, les boutiques de Percé, la rivière Émeraude et L’Anse-à-Beaufils . Pourquoi L’Anse-à-Beaufils ? Parce que, apparemment, il y a là soit un restaurant où Marie-Thérèse pourra manger la guédille dont elle rêve depuis notre départ de Montréal, soit un restaurant à vendre(?!).


Ce soir nous irons manger au Brise-Bise à Gaspé avant de rentrer au chalet pour faire nos bagages. Une semaine ça passe vite, non?



Samedi, 2 octobre, sur la route


C’est sous un ciel pluvieux que nous quittons la Maison de la plage pour retourner à Montréal. Mon moral était un peu comme cette pluie ce matin car les paysages, l’odeur de la mer, le vent et la lenteur du temps me manquerons. Le retour à la vie normale sera difficile.


Je n’ai pas rempli ma quête au bar mais je reviens avec des prises beaucoup plus importantes. Des photos certes mais aussi, des touches, des contacts multiples avec moi, avec ce moi qui s’est un peu perdue depuis quelque années.


Je rentre plus riche, remplie de souvenirs, d’images et de sensations. Je reviens plus près de ce que je suis, plus consciente de ce qui m’habite et peut-être plus près de mon destin.


Je ne sais pas ce que je ferai du cadeau qui m’a été donné de vivre ces derniers jours mais j’espère que j’aurai la force de mener à terme ce qui a germé en ce sol gaspésien.

À bientôt!



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